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Le Blog de Théophile Peuplier
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1 juillet 2008

Critique constructive de ce qu'on pourrait à l'extrême limite appeler un film

Un de mes "petits textes" comme je les appelle. Après avoir vu un film qui a totalement plombé une soirée qui avait pourtant bien commencée, j'ai eu envie de faire une critique qui n'est pas totalement axée sur le film en question, mais bien sur un genre de films particulier qu'on ne peut qualifier que par un seul mot : "français".

Pour l'anecdote, vous pouvez retrouver le film qui m'a inspiré cet éloge. Le titre est une citation du film en question (sic, hélas ).

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" CA ME GRATTE, OUI, MAIS POURQUOI ? "

Je me targue depuis longtemps d'être cinéphile ( chacun assume sa sexualité ) et je ne peux m'empêcher de vous narrer mes réactions face au récent film du jeune réalisateur francais Emile Troufignoux, qu'on peut qualifier sans hésitation de l'étoile de demain. Incarnation du cinéma francais dans toute sa verve, dans toute sa puissance, il s'agit véritablement d'une éructation à la face du monde, un cri du coeur qui dit " Oui, moi, je propose quelque chose, moi, je suis un autre, oui, moi je vous emmerde. " Et le pari est réussi avec ce film, car Emile Troufignoux nous emmerdé à un point inimaginable. Et tous ses hurlements sous-entendus par le public éclatent littéralement dans ce que l'on peut qualifier de chef d'oeuvre, au titre évocateur " Ca me gratte, oui, mais pourquoi ? "

"Ca me gratte, oui, mais pourquoi ? ", film d'auteur, vraiment; mais film sur du vécu, sur du trivial, principalement, qui nous présente dans son déroulement toute une kyrielle de bouses humaines, toutes plus pathétiques les unes que les autres. Des âmes qui n'ont rien à dire, et qui ont le courage de le montrer. Des résidus sur pattes qui vont se parler, se détester, s'aimer, copuler ensemble, faire du tarot, et éventuellement rester cinq secondes à sourire bêtement. L' image de l'homme contemporain.

Je ne peux m'empêcher de vous narrer le synopsis, histoire de vous mettre l'eau à la bouche : Yvette est une expert comptable qui s'ennuit à mourir, elle voit sa vie lui défiler sous les doigts sans qu'elle ne puisse rien faire. Pour y remédier, elle tente de se suicider. Mais Yvette va surmonter cela et décider que le canal est bien trop sale, et qu'elle pourra éventuellement reporter ça à dimanche.

Son mari Ferdinand, attardé moyen, dans lequel le spectateur se reconnaitra immédiatement, veut aussi se suicider pour des raisons qui nous échappent. Il ne le fera pas, parce que ce soir c'est la finale. Autant reporter ça à lundi.

Leur fille, Imogène, jeune anorexique, tente de se suicider étant donné que le bac approche à grand pas. Elle ne le fera pas, parce que bof.

Ensemble, la famille va se soutenir dans cette turpitude, et comprendra que rien n'est donné tant que l'autre ne l'a pas donné, ou un truc du genre. Un scénario extrêment bien ficelé, qui suit une structure très logique, comme cette scène où la mère va acheter un cageot de poireau, et où elle traverse un passage piéton, et où la scène d'après, elle se retrouve sur l'autre trottoir.

Un scénario qui réserve bien des surprises, notammment la scène juste d'après, quand elle se dit au marché qu'elle achèterait bien des artichauts pour samedi, alors que c'était pas prévu.

Une mise en lumière parfaitement maitrisée, notamment ces effets de jours et de nuits alternés, et une photographie extraordinaire, et un très joli papier peint pour la cuisine. On sent tout le cinéma de Godart, mais ce n'était peut être qu'une odeur bizarre dans la salle aussi.

" Ca me gratte mais pourquoi ? " rend hommage à Gontran Salami, qui excelle dans le rôle du père de famille grisonnant, porteur de répliques cultes telles que " on a un problème avec le magnétoscope"qui resteront dans l'histoire du septième art.

La jeune actrice Louisette Lacarien, qui incarne la fille, joue pour la première fois dans un film mais ses avantages mammaires lui donnait déjà quelques prédispositions pour crever l'écran.

Quant à Frida Mycose, LA Frida Mycose, encore une fois sous les projecteurs - à croire qu'elle n'est venue que parce qu'elle avait vu de la lumière - elle ne peut pas, sans être méchant avec elle, avoir été choisie pour son physique. Alors pourquoi ?Certaines personnes ont affirmé qu'elle jouait bien, mais cela n'a pu être cité que dans un contexte particulier, une partie de monopoly par exemple.

Ainsi, nous vous en prions, courrez voir le film" Ca me gratte, oui, mais pourquoi ? ", ou sinon courrez dans l'autre sens pour vous en éloigner plus possible. L'oeuvre a déjà été sélectionnée comme meilleur film étranger au festival de Cannes, alors que c'est français, c'est vous dire si vous allez comprendre. Nul doute que c'est un film qui fera du bruit ( huées et ronflements ), un film fera quitter la salle les âmes sensibles - âmes sensibles qui préfèreraient faire n'importe quoi d'autre que de se faire chier à un tel point. Le gouvernement, même, songe sérieusement à récompenser... tout ceux qui aideraient à retrouver les réalisateurs de cette oeuvre pour "crime de désoeuvrement subi à un large public en les faisant payer pour cette torture ", un tout nouveau type de délit ajouté récemment à la constitution.

Sinon, mention spéciale pour la scène de la confiture au myrtille, qui est particulièrement réussie.

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Commentaires
F
Je n'avais encore jamais remarqué que tu étais aussi doué en dessin qu'en écriture.
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